Options de recherche
Page d’accueil Médias Notes explicatives Recherche et publications Statistiques Politique monétaire L’euro Paiements et marchés Carrières
Suggestions
Trier par
Christine Lagarde
The President of the European Central Bank
  • DISCOURS

Une odyssée méditerranéenne : des origines antiques à la vigueur de demain

Discours de Christine Lagarde, Présidente de la BCE, à l’occasion des Rencontres méditerranéennes

Marseille, 21 septembre 2023

C’est un honneur pour moi d’être avec vous, au Palais du Pharo, qui surplombe le Vieux-Port, berceau de la cité phocéenne que nous connaissons aujourd’hui.

Depuis des milliers d’années, ce port constitue le cœur à la fois spirituel et économique de Marseille. Il lui a servi de voie d’accès sur le monde. Aujourd’hui encore, cette ville continue d’incarner les racines profondes de la Méditerranée : un lieu riche d’une histoire commune, un pont reliant les différents peuples qui bordent ses rives, et un espace amené par sa nature même à s’ouvrir sur le monde.

C’est dans cet esprit que vous vous réunissez ici lors des Rencontres méditerranéennes, pour réfléchir à la vocation et au destin de cette région, et pour offrir unité et paix dans un monde marqué par les divisions, les inégalités et l’instabilité.

Dans le même esprit, je souhaiterais structurer mon propos aujourd’hui en trois parties distinctes.

Pour commencer, je retracerai la riche histoire du pourtour méditerranéen et rappellerai les racines profondes que partagent tous ses peuples riverains. J’évoquerai ensuite certains des défis auxquels la région est confrontée aujourd’hui. Enfin, j’examinerai comment nous pouvons favoriser une nouvelle intégration économique de cette région, et lui redonner unité et force dans une nouvelle ère.

Le bassin méditerranéen : hier et aujourd’hui

Pendant longtemps, la Méditerranée est restée une « mare clausum », une mer imprenable qui constituait une barrière naturelle pour ses habitants.

D’Homère à Horace, la Méditerranée fut à la fois objet de crainte et de fascination.

Mais au fil des millénaires, grâce à l’audace des marins et au désir inné de l’humanité d’aller par-delà l’horizon, la Méditerranée, jadis barrière, est devenue passerelle, reliant les différentes parties de la région au sein d’un ensemble cohérent.

Les Phéniciens furent les premiers à exploiter le potentiel de cette mer. Ils ont révolutionné les technologies maritimes par leurs innovations, inventant notamment la quille,[1] ce qui a permis d’améliorer la rapidité de leurs embarcations et favorisé l’ouverture de nouvelles liaisons maritimes.[2]

Les Grecs ont poursuivi ce que les Phéniciens avaient commencé, établissant des cités-États le long des rives de la Méditerranée, y compris celle où nous sommes réunis aujourd’hui.

Mais l’intégration de la région a véritablement pris une autre dimension lorsque Rome s’est imposée comme la puissance dominante.

Soutenus par la Pax Romana, une monnaie commune et un cadre juridique intégré, l’ampleur, la portée et l’intensité du commerce au sein de la région ont atteint leur apogée.[3] Cette ère a jeté les bases d’un système semblable à un marché unique méditerranéen, où les biens, les personnes, mais aussi les cultures et les religions circulaient librement.

Le passé souligne à quel point nous sommes collectivement façonnés par l’histoire de la Méditerranée. Pendant des millénaires, les peuples riverains se sont perçus comme leurs voisins les plus proches ; nos économies et nos sociétés ont prospéré et décliné ensemble.

Or, ce n’est pas l’image que renvoie la Méditerranée d’aujourd’hui.

Il s’agit désormais d’une mosaïque de régions et de pays distincts, répartis entre l’Europe du Sud, l’Afrique du Nord et la Méditerranée orientale, et présentant de faibles niveaux d’échanges commerciaux et culturels.

Au lieu de s’ériger en centre économique, la région s’est développée dans des directions différentes, redéfinissant profondément les échanges commerciaux qui avaient prévalu durant des siècles.

Les échanges au sein de la Méditerranée s’élèvent aujourd’hui à moins du tiers du commerce extérieur de la région. En outre, les échanges commerciaux entre les pays du sud de la Méditerranée ne représentent que 5 %, ce qui constitue l’un des plus faibles niveaux d’intégration économique régionale au monde.[4]

Les défis partagés d’aujourd’hui

Pourtant, malgré des liens distendus, les pays de la Méditerranée contemporaine font face à une série de défis communs.

À mes yeux, la région est aujourd’hui confrontée à deux défis communs majeurs, à savoir le rétablissement de l’équilibre économique et de l’équilibre naturel.

L’équilibre économique

Tout d’abord, abordons le rétablissement de l’équilibre économique.

La Méditerranée est en déséquilibre aujourd’hui, dans la mesure où l’on constate des disparités économiques importantes et persistantes.

Ces disparités se manifestent entre les pays. Ceux de la rive septentrionale faisant partie de l’Union européenne (UE) affichaient un PIB par habitant supérieur à 40 000 dollars en 2019, soit plus de double de celui des pays de la rive sud, inférieur à 19 000 dollars.[5] Ils attirent en outre plus des deux tiers des entrées nettes d’investissements directs étrangers dans la région.[6]

Des disparités existent également au sein des pays, sous la forme d’inégalités, même si ce sujet à lui seul mériterait un autre discours.

On constate aussi des disparités entre générations : la Méditerranée a l’une des populations les plus jeunes au monde, près d’une personne sur trois ayant moins de vingt-cinq ans. Dans le sud et l’est de la Méditerranée, près de la moitié de la population appartient à cette catégorie.[7]

Le taux de chômage des jeunes dans le sud et l’est de Méditerranée était l’un des plus élevés au niveau mondial en 2019, allant de 19 % au minimum en Tunisie à 42 % au maximum en Algérie. Il y a également des raisons de s’inquiéter quant au taux d’activité des femmes dans la région, qui se situait à seulement 22 % en 2019,[8] figurant parmi les plus faibles au monde.

Cette fracture démographique est appelée à se creuser. Alors que la population des rives septentrionales devrait diminuer de plus de 4 %, celle des rives méridionales et orientales augmenterait de plus de 20 % d’ici 2050.[9]

Par ailleurs, les pays de l’ouest de la Méditerranée notamment, y compris l’Algérie, la France, l’Italie, le Maroc, l’Espagne et la Tunisie, affichent certains des niveaux les plus élevés d’inscription à l’université.[10] Pourtant, un nombre considérable de diplômés de l’enseignement supérieur sont toujours confrontés au chômage, dont les taux dépassent 30 % dans de nombreux pays du sud de la Méditerranée. On observe donc une tendance paradoxale selon laquelle les niveaux d’éducation plus élevés semblent corrélés à des taux de chômage élevés.[11]

Les conséquences de cette situation ne se limitent pas aux zones les moins riches de la région. L’absence d’opportunités entraîne la perte d’innombrables vies parmi les migrants qui cherchent à atteindre les côtes septentrionales plus prospères. Et les pays d’arrivée de ces migrants sont confrontés au mécontentement, à des divisions et à des pressions qui pèsent sur leurs systèmes sociaux.

Pour le bien de la région dans son ensemble, nous devons donc nous efforcer de rétablir l’équilibre économique. Dans cette optique, il nous faut veiller à ce que les jeunes de la région puissent s’insérer en confiance, au lieu de contribuer involontairement à la propagation de l’instabilité et des conflits ou à la perpétuation des flux migratoires.

L’équilibre naturel

Mais restaurer l’équilibre économique n’est pas suffisant. La structure de l’économie affectant à la fois les citoyens et la planète, les questions économiques ne peuvent être considérées indépendamment de l’environnement naturel.

En effet, l’équilibre économique sera très largement aggravé si nous échouons à rétablir l’équilibre naturel en parallèle. Plus important encore, cela signifie qu´il faut s’attaquer à la vulnérabilité de la région méditerranéenne face au changement climatique.

Cette question urgente a été mise en exergue par le pape François dans son encyclique Laudato si'[12] (« Loué sois-tu »), dans laquelle il exhorte l’humanité à protéger et respecter une écologie intégrale.

Les effets de notre incapacité à entendre cet appel se font déjà sentir.

Des tendances alarmantes traversent le bassin méditerranéen, avec des températures augmentant 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale. Environ 250 millions de personnes sont situées sur une trajectoire qui sera « pauvre en eau » d’ici vingt ans.[13]

À politiques inchangées, les températures dans la région devraient être plus élevées de 2,2 °C par rapport aux niveaux préindustriels d’ici 2040.[14]

Les écosystèmes stressés et l’augmentation de la pollution représentent des risques majeurs pour nos économies et pour nos vies. Les populations vulnérables, notamment les personnes âgées, les enfants, et les personnes à faibles revenus, en subissent les conséquences de manière disproportionnée.

La récente sécheresse en Méditerranée occidentale, par exemple, a montré à quel point les retombées du changement climatique pouvaient être dévastatrices. Au Maroc, les précipitations cumulées au cours de la période d’ensemencement hivernal ont été inférieures de 50 % à 80 % à la moyenne de long terme, la pire sécheresse à laquelle les agriculteurs ont été confrontés en trente ans.[15]

La conjugaison de ressources de plus en plus rares, de flux migratoires toujours plus importants et de conflits de plus en plus graves serait de nature à exacerber la situation. Comme en 2011, lorsque la hausse des prix des denrées alimentaires a déclenché le printemps arabe en Tunisie, nous pourrions également redouter de profonds bouleversements politiques.

Cela ne fait que souligner comment, si nous ne tenons pas compte de l’équilibre naturel, nous perturbons également l’équilibre de nos sociétés.

Il est donc urgent de rétablir et de respecter cet équilibre naturel. Nous devons en outre reconnaître que cela est intimement lié à notre capacité à être justes vis-à-vis des jeunes et des plus déshérités, et à veiller ainsi à l’harmonie au sein de nos sociétés.

Réintégrer la région pour le bien commun

Comment rétablir cet équilibre ?

Nous ne pouvons pas chercher des réponses isolément, car cela ne ferait qu’aggraver les divisions et les inégalités. Ces défis transcendant les frontières, le seul moyen d’y faire face et de rétablir l’équilibre est de les relever ensemble.

Il faut retrouver les racines profondes de cette région et redécouvrir le sens du bien commun.

L’obtention du bien commun suppose que chaque partie de la société soit en mesure de s’épanouir plus pleinement et plus facilement. En d’autres termes, le bien de la société dans son ensemble dépend, in fine, du bien-être de chacune de ses composantes.

Pour la Méditerranée, la réalisation du bien commun revêt deux dimensions pratiques de nos jours.

Reconnaître que nous sommes plus unis que divisés

La première est de reconnaître qu’il y a plus d’éléments qui unissent nos sociétés que d’éléments qui les divisent.

Le monde est entré dans une ère géopolitique marquée par de profondes mutations dans les relations internationales. Nous observons une concurrence accrue entre les grandes puissances, un moindre respect des règles internationales et la diminution de l’influence des institutions multilatérales.

Dans ce nouveau contexte les fondements éthiques et la fiabilité regagnent en importance dans l’évaluation des partenariats politiques et économiques. Partout dans le monde, nous voyons des pays nouer des liens plus étroits, fondés sur la confiance et des intérêts partagés, un processus décrit comme une délocalisation « de proximité » (le nearshoring) ou une délocalisation « au profit de ses amis » ou « de ses alliés » (friend-shoring).

Ainsi, depuis l’invasion injustifiable de l’Ukraine par la Russie en 2022, les échanges commerciaux entre alliés géopolitiques ont augmenté de 4 à 6 points de pourcentage de plus que les échanges entre adversaires géopolitiques, ce qui est inhabituel dans un laps de temps aussi court.[16]

Ces transformations nous permettent de mesurer ce que nous avons en commun et constituent une chance d’approfondir fortement les liens dans la région. Forte de sa proximité géographique, de son potentiel industriel et de sa main d’œuvre jeune, la Méditerranée semble destinée à devenir un pôle attractif de nearshoring, en particulier pour les entreprises désireuses de se rapprocher de l’Europe.

Cela pourrait renforcer considérablement les liens économiques dans l’ensemble de la région, un potentiel visible dans les zones qui tirent parti de leur position. Des zones commerciales telles que Tanger Med, la zone économique du canal de Suez et la zone franche de Mersine en Turquie sont déjà devenues des composantes essentielles de chaînes d’approvisionnement industrielles complexes.[17]

À titre d’exemple, onze des vingt plus grandes entreprises automobiles au monde sont désormais présentes sur la plateforme industrielle de Tanger Med. Le port qu’elle occupe au Maroc a vu transiter près d’un demi-million de « véhicules finis » en 2022, soit une augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente. Et le Maroc va bientôt produire la première voiture électrique totalement conçue en Afrique.

En exploitant davantage la nouvelle géographie des échanges commerciaux – fondée sur des valeurs communes et la confiance mutuelle – l’ensemble de la région peut s’appuyer sur ces succès. Il est possible, de cette manière, de réduire les inégalités non seulement entre les pays, mais aussi entre les générations. Dans un monde où les chaînes d’approvisionnement se raccourcissent, la population jeune et éduquée de la Méditerranée pourrait devenir l’un des atouts les plus précieux de la région.

Cela nécessite des investissements en termes de compétences, d’infrastructure et de stabilité.

La région doit mettre en œuvre des politiques d’éducation ciblées visant à promouvoir les compétences nécessaires dans les secteurs qui sont appelés à croître fortement. En particulier, étant donné leur importance croissante pour les emplois de demain, les compétences numériques de base s’annoncent essentielles en vue de la création d’offres d’emploi pour les chômeurs et les jeunes en marge. Ces politiques ciblées doivent également et impérativement favoriser l’inclusion des filles et des femmes au sein de nos économies, et participer ainsi à l’avènement de sociétés plus justes et équitables.

L’intégration de chaînes d’approvisionnement plus efficaces dans la région exigera aussi des investissements importants dans les infrastructures, à savoir les ports, les chemins de fer et les sites industriels. Selon la Banque mondiale, des investissements d’au moins 100 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie sont indispensables pour entretenir et moderniser les infrastructures dans la région.[18]

Dans un monde où de nouvelles barrières commerciales s’érigent constamment, il est dans l’intérêt de tous les pays de la région de lier leurs destins. Transformer les voisins méditerranéens en partenaires est une voie vers une prospérité partagée.

Une condition préalable est la stabilité économique, en particulier la stabilité des prix. L’inflation élevée est aujourd’hui un défi pour l’ensemble de la région. Elle doit être réduite, notamment parce qu’une inflation faible et stable est fondamentale pour stimuler les investissements à long terme. Les investissements dans de grands projets d’infrastructure s’étendent sur de nombreuses années, et toute anticipation de spirale haussière des coûts pendant la phase de construction, qui rendrait ces projets non rentables, pourrait les remettre en cause.

En ce qui nous concerne, à la BCE, nous sommes résolus à maintenir la stabilité des prix dans la zone euro. C’est pour cela que nous avons relevé nos taux d’intérêt dix fois depuis juin 2022, et que nous avons agi une fois encore la semaine dernière pour renforcer le progrès vers notre objectif d’inflation.

Partage durable des atouts de la région

La deuxième dimension d’avancées vers le bien commun est le partage des atouts de la région d’une manière plus durable.

Aujourd’hui, deux évolutions sont porteuses d’espoir dans ce domaine.

Premièrement, l’accord de Paris, dont tous les pays méditerranéens[19] sont signataires, trace une voie claire vers la neutralité carbone. Cela signifie que nous devons accélérer la transition des sources d’énergie polluantes vers les sources d’énergie propres.

Deuxièmement, l’invasion russe en Ukraine a rappelé douloureusement à l’Europe sa dépendance énergétique. Le renforcement de la sécurité énergétique est désormais une priorité, ce qui nécessite de diversifier les importations d’énergie et d’investir davantage dans les technologies renouvelables.

La région méditerranéenne est parfaitement placée pour tirer parti de cette ouverture, car elle peut jouer un rôle crucial à la fois en tant que source sûre d’approvisionnement et en tant que fournisseur d’énergie renouvelable. Et, en partageant ses atouts de cette manière, la région peut renforcer le lien entre ses rives méridionale et septentrionale et prévenir un réchauffement excessif du climat.

À court et moyen terme, il sera essentiel de mettre en place un hub gazier méditerranéen pour diversifier les fournisseurs et les voies d’approvisionnement en énergie. La région bénéficie d’importantes ressources en gaz ainsi que de réserves que l’on commence à découvrir en Méditerranée orientale. Tous ces éléments positionnent la Méditerranée comme future artère de premier plan de la fourniture d’énergie.[20]

À plus long terme, la transition vers les énergies renouvelables devrait être étroitement liée au développement de la production d’énergie propre dans l’ensemble de la Méditerranée. La région dispose d’énormément d’énergie solaire et éolienne ainsi que d’hydrogène.

L’installation de systèmes électriques tels que des centrales solaires concentrées pourrait générer une quantité d’électricité équivalente à cent fois la consommation combinée de la Méditerranée et de l’Europe.[21] Les fournisseurs d’Afrique du Nord sont appelés à jouer un rôle central dans la fourniture à la région d’hydrogène à faible intensité de carbone.[22]

Saisir cette occasion de partager les ressources naturelles de la région – et d’associer ainsi les destins des différents acteurs – pourrait être le vecteur de tant de changements.

Cela garantirait la sécurité énergétique des rives septentrionales de la Méditerranée tout en stimulant la croissance et l’inclusion sur ses rives méridionales. Cela apporterait aux jeunes les compétences, en particulier dans les secteurs vert et numérique, qui sont nécessaires à une société juste et équitable. Et cela nous aiderait tous à relever le défi de notre époque : interrompre le réchauffement de notre planète.

Conclusion

Je voudrais à présent conclure mon propos.

À la fin du 4e siècle avant J.-C., un jeune homme intrépide de Marseille, Pythéas, s’est lancé dans une vaste expédition.

Son voyage l’a emmené au nord-ouest, à travers le détroit de Gibraltar, jusqu’à l’île mythique de Thulé et au-delà. Pythéas devint connu comme le premier scientifique ayant décrit les merveilles de l’Arctique, des aurores boréales aux neiges éternelles.

Son histoire illustre un mode de vie fondé sur la curiosité et un désir ardent de décrypter les mystères du monde. Il partagea sans aucun doute cette nature curieuse avec ses prédécesseurs, les marins phéniciens.

Leur curiosité a contribué à l’ouverture de la Méditerranée à ses peuples, ce qui a jeté les bases d’échanges extraordinaires de biens, entre les cultures et les religions sur lesquels se sont fondées de nombreuses civilisations.

Aujourd’hui, la Méditerranée a peut-être perdu une partie de son caractère ancien. Mais elle n’a pas oublié ses origines et son potentiel n’a pas été érodé.

Cela peut fonder un sens renouvelé d’un avenir partagé, facilitant la réintégration économique de la région et la réfection de son tissu social.

Et ce potentiel peut aussi nous aider à tisser des liens plus étroits, ce qui réduira les divisions et les inégalités que nous ne pouvons pas, en toute conscience, tolérer dans une société juste. Chacun là où il peut y contribuer.

  1. Cf. Cartwright, M., « The Phoenicians – Master Mariners » (les Phéniciens, de grands marins), World History Encyclopedia, 28 avril 2016.

  2. Aubet, M.E., « The Phoenicians and the West: Policy, Colonies and Trade » (les Phéniciens et l’ouest : politiques, colonies et échanges commerciaux), Cambridge, Cambridge University Press, 1993, p. 133-166.

  3. Cf. Wilson, A. et Bowman, A. (éd.), « Trade, Commerce, and the State in the Roman World » (échanges, commerce et État à l’époque romaine), Oxford University Press, novembre 2017, p. 5-6.

  4. Cf. Commission européenne, « EU trade relations with its Southern Neighbourhood. Facts, figures and latest developments » (relations commerciales entre l’UE et ses voisins méridionaux : faits, chiffres et évolutions récentes).

  5. En parité de pouvoir d’achat (PPA) en 2019 pour l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, l’Algérie, l’Égypte, l’Espagne, la France, la Grèce, la Croatie, Israël, l’Italie, le Liban, la Libye, le Maroc, Malte, le Monténégro, les Territoires palestiniens, la Slovénie, la Syrie, la Tunisie et la Turquie.

  6. Cf. Manoli, P. (2021), « Economic linkages across the Mediterranean: Trends on trade, investments and energy » (liens économiques dans la Méditerranée : évolutions du commerce, des investissements et en matière d’énergie), Policy paper, No 52/2020, Hellenic Foundation for European and Foreign Policy, janvier.

  7. Cf. secrétariat de l’Union pour la Méditerranée, « UfM Youth Strategy 2030. Euro-Mediterranean youth towards a common goal » (stratégie de l’UpM pour la jeunesse : la jeunesse euro-méditerranéenne vers un objectif commun).

  8. Cf. Organisation internationale du Travail, « Commerce, investissement et emploi dans les pays de la rive sud de la Méditerranée », Rapport thématique du projet « Intégration de l’emploi dans le commerce et l’investissement dans le voisinage sud de l’UE », Résumé exécutif.

  9. Cf. Ambrosetti, E., « Demographic challenges in the Mediterranean » (défis démographiques en Méditerranée), IEMed Mediterranean Yearbook, 2020.

  10. Cf. Hadibi, Z., « The migration of young Mediterranean talent and the challenge of employability » (la migration des jeunes talents de la Méditerranée et le défi de l’employabilité), Friedrich Naumann Foundation for Freedom, juillet 2023.

  11. Cf. Scarrone, N. (2021), « The Education Paradox in the Southern and Eastern Mediterranean – Youth, Human Capital and Transition to Work » (le paradoxe de l’éducation en Méditerranée méridionale et orientale : jeunesse, capital humain et transition vers l’emploi), IEMed Mediterranean Yearbook 2021

  12. Cf. « Lettre encyclique Laudato si’ du Saint-Père François sur la sauvegarde de la maison commune ».

  13. Cf. Union pour la Méditerranée, « Premier rapport scientifique sur le changement climatique et environnemental dans le bassin méditerranéen ».

  14. Cf. « Résumé à l’intention des décideurs », Cramer, W., Guiot, J. et Marini, K. (éd.) (2020), Changement climatique et environnemental dans le bassin méditerranéen – Situation actuelle et risques pour le futur, Premier rapport d’évaluation sur la Méditerranée (MAR1), Union pour la Méditerranée, Plan Bleu, UNEP/MAP, Marseille, France, p. 11-40.

  15. Cf. Escribano, G., Lázaro Touza, L. et Urbasos, I. (2023), « Revamping the Euro-Mediterranean Energy and Climate Space » (modifier l’espace euro-méditerranéen de l’énergie et du climat), Elcano Policy Paper, juin.

  16. Cf. Organisation mondiale du commerce (2023), « La remondialisation pour un avenir sûr, inclusif et durable ».

  17. Cf. Deandreis, M., Panaro, A. et Ferrara, O. (2022), « Maritime Scenario in the Mediterranean: Analysis of the Competitiveness and Investments of the Major Logistics Players » (scénario maritime en Méditerranée : analyse de la compétitivité et des investissements des principaux acteurs logistiques), IAI Papers, Istituto Affari Internazionali, mai.

  18. Banque mondiale (2020), Convergence : cinq étapes essentielles pour intégrer les régions retardataires et avancées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Banque mondiale, Washington, D.C.

  19. Bien que la Libye ait signé l’accord de Paris en 2016, elle n’a pas ratifié cette convention.

  20. Cf. Commission européenne, « Diversification of gas supply sources and routes » (diversification des sources et des voies d’approvisionnement en gaz).

  21. Cf. Organisation de coopération et de développement économiques (2021), « Regional Integration in the Union for the Mediterranean: Progress Report » (intégration régionale au sein de l’Union pour la Méditerranée : rapport d’étape), Éditions de l’OCDE, Paris.

  22. Cf. Commission européenne, « Hydrogen » (l’hydrogène).

CONTACT

Banque centrale européenne

Direction générale Communication

Reproduction autorisée en citant la source

Contacts médias