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La compétitivité et le fonctionnement harmonieux de l’UEM

Intervention de Jean-Claude Trichet, Président de la BCE, Université de Liège, le 23 février 2011

I. Introduction

Que signifie la notion de compétitivité ? Que signifie‑t‑elle en particulier pour la zone euro ? Et quel rôle doit‑elle jouer ? Telles sont les questions que je me propose d’aborder avec vous aujourd’hui. Des questions auxquelles je me suis intéressé tout au long de ma vie en tant que responsable dans le domaine de la politique économique [1]. Ce sont aussi des questions centrales pour l’avenir des économies nationales en Europe, et particulièrement importantes pour celles qui constituent notre Union économique et monétaire.

La compétitivité est une notion difficile à cerner, souvent utilisée pour décrire des réalités très différentes, qu’il s’agisse de parts de marché à l’exportation, d’imposition des bénéfices des entreprises, d’indexation des salaires, d’investissement dans les hautes technologies ou d’accroissement de la productivité.

Selon moi, la définition adéquate de la compétitivité est la capacité d’un pays d’améliorer de façon durable le niveau de vie, en termes économiques, de ses citoyens et de favoriser les créations d’emplois dans une économie ouverte.

Aussi, la compétitivité concerne‑t‑elle la globalité de nos vies économiques à l’époque de la mondialisation.

À l’évidence, de bons résultats en termes de compétitivité‑prix et de coûts sont une condition primordiale du relèvement du niveau de vie et de la création d’emplois dans une économie ouverte. Les exportations sont bien entendu un élément important. Mais la compétitivité touche à tous les secteurs de l’économie, les biens et les services publics comme les biens et les services privés, les biens et les services exportables comme les biens et les services non exportables, les sociétés offrant des services financiers comme les sociétés œuvrant dans tous les domaines de l’économie réelle, les ménages comme les gouvernements.

Nos pays présentent des facettes extrêmement différentes ; les moyens d’atteindre une croissance économique soutenable à long terme et de créer des emplois sont eux aussi extrêmement nombreux.

L’objectif d’une croissance soutenable à long terme dans une économie ouverte est à la fois européen et mondial. Il se rapporte à la prospérité des pays aussi bien en Europe qu’au sein d’une économie mondiale qui connaît des mutations structurelles très rapides.

L’Union européenne est la plus vaste économie et le plus grand partenaire commercial du monde. Il est donc particulièrement bienvenu qu’elle ait conçu sa propre stratégie en vue de soutenir son potentiel de croissance dans l’économie mondialisée de demain. Celle‑ci, appelée « stratégie Europe 2020 », s’articule autour de trois grands domaines : éducation, recherche et innovation ; efficacité des ressources ; niveaux d’emploi et de cohésion sociale élevés. Tous ces éléments sont importants pour la compétitivité européenne dans une économie mondialisée, et la BCE soutient résolument la « stratégie Europe 2020 ».

Je voudrais m’intéresser aujourd’hui à la compétitivité dans sa dimension interne à l’Union économique et monétaire, c’est‑à‑dire au niveau de la zone euro. Dans une union économique et monétaire, la compétitivité doit être examinée au niveau national, en veillant à prendre en compte en particulier la très forte interdépendance entre les économies que la monnaie unique a créée. La compétitivité n’est donc pas seulement une question de relèvement du niveau de vie en termes économiques, elle concerne également le renforcement de la cohésion de l’union économique. Mes observations seront donc centrées sur les dispositifs relatifs à la surveillance de la compétitivité dont nous avons besoin dans la zone euro et sur les modalités d’intégration de ces dispositifs dans le cadre de gouvernance économique actuellement débattu par le Conseil et le Parlement européen.

Dans une union économique et monétaire, il est crucial d’éviter, à travers la mise en œuvre de politiques économiques et budgétaires rigoureuses, les divergences trop importantes et persistantes. C’est la raison pour laquelle le traité sur l’Union européenne consacre un chapitre entier aux « politiques économiques » de l’Union, et des pays ayant adopté la monnaie unique en particulier.

Dans une union économique et monétaire, les pays participants doivent élaborer et partager une vision commune de la surveillance économique réciproque. Grâce à cette vision commune de ce qu’implique l’appartenance à une union monétaire, les caractéristiques structurelles des différentes économies doivent leur permettre de préserver leur position concurrentielle relative dans un environnement ouvert, tout en maintenant la stabilité collective. Cette stabilité collective, qui s’oppose à des déséquilibres importants et durables, signifie notamment que les politiques macroéconomiques doivent être pleinement compatibles avec une politique monétaire axée sur la stabilité.

Soulignons ici que compétitivité et refus des déséquilibres intérieurs ne sont pas pour autant synonymes d’uniformité. La diversité culturelle et économique dont nous jouissons en Europe est un atout que nous devons nous efforcer de cultiver, au lieu de le laisser s’étioler.

Ce qui importe, toutefois, c’est que la diversité n’entraîne pas de divergences excessives persistantes. Et pour prévenir leur émergence, il nous faut un cadre commun garantissant que tous les pays participants, tout en conservant leurs caractéristiques nationales propres, s’engagent à regagner ‑ le cas échéant ‑, consolider et préserver leur compétitivité relative.

Des politiques économiques nationales peu judicieuses peuvent causer l’apparition d’écarts de compétitivité excessifs entre les membres de l’union monétaire. Les principaux symptômes de tels écarts sont, en règle générale, une augmentation des déficits des comptes de transactions courantes et de fortes divergences cumulées des indicateurs de compétitivité en termes de prix et de coûts, résultant, notamment, en des taux d’inflation se maintenant durablement au-dessus de la définition commune de la stabilité des prix dans la zone euro.

De telles évolutions entraînent aussi des tensions, des processus d’ajustement douloureux et des effets de contagion pour les autres pays.

Tous ces éléments ont conduit la Banque centrale européenne à étudier régulièrement la question de la compétitivité et de son importance au sein de l’Union économique et monétaire.

De fait, cinq ans et demi se sont écoulés depuis que la BCE a introduit le thème de la compétitivité relative dans la politique européenne de surveillance.

Lorsque, aux alentours de 2005, les signes de déséquilibres et de divergences dans des données importantes, en termes nominaux, concernant notamment les prix, les coûts et les salaires ont commencé à s’accumuler, le Conseil des gouverneurs a adressé une première analyse à l’Eurogroupe. Celle-ci examinait l’évolution des prix et des coûts au sein des différents pays. Le message de divergence qu’elle véhiculait justifiait une interprétation, une évaluation et des mesures de la part des autorités. Un groupe de travail du Système européen de banques centrales (le SEBC) a été créé à la même époque pour étudier plus en profondeur les problèmes de compétitivité des différents pays de la zone euro [2].

Par la suite, la BCE n’a cessé de fournir à l’Eurogroupe des mises à jour de cette analyse, les informations sur les coûts unitaires de main-d’œuvre, la productivité et l’évolution sectorielle des salaires dans les pays de la zone euro étant régulièrement mises à sa disposition.

Depuis 2007, la BCE effectue un examen régulier et approfondi de l’évolution des différents pays de la zone euro en matière de compétitivité et, en 2010, elle a exposé comment le Conseil des gouverneurs envisageait un dispositif relatif à la compétitivité applicable à la zone euro.

Dans mon exposé ce soir, je voudrais me concentrer sur les grands enjeux de la compétitivité, pour les économies nationales en général et pour les membres de la zone euro en particulier.

Je commencerai par vous rappeler quelques-uns des grands traits de l’évolution économique de la zone euro au cours des douze dernières années. Ensuite, je passerai en revue certaines idées fausses concernant la compétitivité auxquelles je me suis heurté au fil du temps.

J’exposerai ensuite les principaux éléments d’un cadre d’analyse et d’action relatif à la compétitivité, et j’aborderai les implications qui en découlent pour les propositions actuelles de renforcement de la surveillance macroéconomique du point de vue de la zone euro.

II. Données empiriques

Je voudrais à ce stade évoquer quelques grands traits de l’évolution macroéconomique de la zone euro au cours de la dernière décennie environ. Pour l’instant, je me contenterai de vous donner des faits, sans en analyser les causes ou les implications [3].

  1. Entre 1999 et 2009, les coûts unitaires de main‑d’œuvre nominaux ont augmenté de 24 %, en termes cumulés, dans la zone euro dans son ensemble. En Autriche et en Allemagne, il ont progressé de respectivement 13 % et 8 % ; en Grèce et en Irlande, ce taux a atteint respectivement 34 % et 38 %.

  2. La masse salariale du secteur public s’est accrue de près de 40 % dans la zone euro entre 1999 et 2009. L’augmentation a été de 19 % en Allemagne, contre plus de 100 % en Irlande et en Grèce, soit environ 50 points de plus que dans le secteur privé.

  3. Les prix de l’immobilier résidentiel dans la zone euro ont augmenté en moyenne d’environ 6 % par an entre 1999 et 2007. La hausse a été en moyenne de 9,5 % par an en Grèce et de près de 12 % en Irlande.

  4. L’ endettement des ménages est passé en moyenne d’environ 50 % du PIB en 1999 à quelque 65 % en 2009 dans la zone euro, soit une hausse de quelque 30 % sur la période. Dans les pays où ce taux s’est le plus alourdi, un doublement a été constaté.

Je voulais vous donner quelques chiffres illustrant mes propos avant d’aborder, à présent, certaines idées fausses que j’entends parfois sur ce sujet et sur des thèmes apparentés.

III. Quelques idées fausses

Les discussions sur la compétitivité révèlent souvent des perceptions erronées ou des idées fausses qui affectent, à mon sens, le débat.

1ère idée fausse - J’ai souvent entendu dire que « seul le secteur concurrentiel importe en termes de compétitivité ». « Notre économie n’a aucun problème de compétitivité : les entreprises actives à l’exportation se portent bien, les prix sont bas et les bénéfices appréciables ».

2e idée fausse - Certains prétendent que « l’évolution des salaires dans le secteur public n’affecte pas la compétitivité d’une économie ». « Le secteur public étant protégé de toute concurrence internationale , l’évolution des salaires dans ce secteur influence peu le secteur privé et encore moins la compétitivité internationale des entreprises ».

3e idée fausse - D’aucuns affirment que « si nous tenons compte du taux d’inflation actuel (relativement) élevé dans l’évolution des salaires et des prix, nous obtenons une situation plutôt favorable ». « Nos hausses de salaires de 6 % sont totalement justifiées puisque les gains de productivité sont de 2 % et l’inflation de 4 %. De plus, l’inflation assez élevée reflète un pur phénomène de rattrapage, car nous sommes en très forte croissance ».

4e idée fausse - On entend aussi que « les comptes de transactions courantes intra‑zone euro n’importent pas puisqu’ils reflètent un processus d’optimisation dans le temps par les épargnants et les investisseurs. De plus, les déficits courants sont une évolution positive, car ils traduisent des entrées de capitaux, attirés par des rendements plus élevés ».

5e idée fausse - « L’assainissement budgétaire peut nuire à la compétitivité ». « L’assainissement budgétaire a un effet modérateur sur la croissance et peut affecter la compétitivité, liée à d’importantes dépenses publiques ».

IV. Les principaux éléments d’une stratégie de la compétitivité

Si les points que je viens de mentionner sont de fausses idées, quelle est la bonne stratégie pour les économies en général, et pour la zone euro en particulier ? Je voudrais vous livrer quelques réflexions sur cinq éléments fondamentaux de ce que je crois être le bon diagnostic.

  1. Premièrement, le secteur non concurrentiel est fondamental pour la compétitivité d’une économie. Il nous faut donc analyser l’ensemble des secteurs quand on évalue la compétitivité.

  2. Deuxièmement, les évolutions salariales dans le secteur public sont beaucoup plus importantes qu’on ne le pense habituellement. Il appartient donc au secteur public d’avoir à l’esprit les implications pour l’économie dans son ensemble quand il détermine ses niveaux de rémunérations, de même que l’« exemple » qu’il donne ce faisant.

  3. Troisièmement, une référence de moins de 2 %, mais proche de 2 % à moyen terme (soit le niveau d’inflation à moyen terme assuré en moyenne par la BCE dans la zone euro) est adéquate pour le calcul, dans tous les pays, d’indicateurs de compétitivité en termes réels. Les écarts d’inflation temporaires ne doivent donc pas provoquer de spirales prix‑salaires très négatives pour l’emploi.

  4. Quatrièmement, le solde du compte de transactions courantes est un important indicateur synthétique susceptible de signaler des pertes de compétitivité et l’apparition de déséquilibres. Il doit donc faire l’objet d’un suivi étroit de la part des responsables, en particulier l’accumulation d’endettement extérieur.

  5. Cinquièmement, enfin, des finances publiques saines sont une condition préalable d’une compétitivité durable. Voilà une raison de plus de veiller à la stabilité budgétaire.

Permettez‑moi d’expliquer chacun de ces cinq éléments plus en détail.

1. Le secteur non concurrentiel est fondamental pour la compétitivité d’une économie

Il existe deux raisons principales pour lesquelles le secteur non concurrentiel est fondamental pour la compétitivité d’une économie. Tout d’abord, les biens et services non exportables sont des intrants importants dans la production de biens exportables. Une hausse des prix dans le secteur non concurrentiel entraîne donc une augmentation des coûts dans le secteur exposé. Ensuite, les augmentations des prix et des coûts unitaires de main‑d’œuvre dans le secteur non concurrentiel se traduisent toujours, en fin de compte, par des pressions à la hausse sur les coûts unitaires de main‑d’œuvre dans le secteur exposé (López-Salido et al., 2005). Cet effet de second tour exerce une tension à la hausse sur les coûts de production des biens exportables et réduit la compétitivité du secteur concurrentiel.

Des données récentes montrent que les pays où la hausse des coûts unitaires de main‑d’œuvre dans les services et le secteur de la construction a été plus forte que dans l’industrie, notamment manufacturière, ont aussi enregistré une détérioration de leur compte courant (voir, par exemple, Zemanek et al., 2010).

Si la croissance des coûts unitaires de main‑d’œuvre dans le secteur non concurrentiel est constamment plus élevée que dans le secteur exposé, les entreprises exportatrices peuvent être contraintes de resserrer leurs marges bénéficiaires en raison de l’impossibilité pour elles de répercuter l’augmentation du coût des intrants dans les prix mondiaux. Les tensions sur les prix et sur les coûts exercées par un secteur non concurrentiel en croissance ont amené les exportateurs à réduire leurs marges. Dans un premier temps, la situation des entreprises exportatrices ne semble donc pas trop affectée et les prix à l’exportation restent stables. Mais le secteur se contracte progressivement, en fait, plutôt que de s’accroître. Cela réduit non seulement le poids relatif du secteur exportateur dans l’économie, mais aussi le potentiel de croissance dans son ensemble.

2. Les salaires dans le secteur public sont beaucoup plus importants pour la compétitivité qu’on ne le pense habituellement

Dans la zone euro, les salaires dans le secteur public représentent, en moyenne, plus de 10 points de PIB et plus de 20 % de la masse salariale totale des salariés. La taille même du secteur public indique clairement que les hausses de salaires qui y sont accordées ont un effet de signal très important pour les négociations salariales dans le secteur privé.

Plus le secteur public est vaste par rapport au secteur concurrentiel, plus les signaux en découlant pour les salaires dans le secteur privé sont forts, et donc également l’influence sur les coûts unitaires de main‑d’œuvre. Par conséquent, plus le secteur public est développé, plus son poids est important et difficile à assumer dans l’évolution générale de la compétitivité en termes de coûts.

Les données signalent une influence importante des salaires dans le secteur public sur les salaires du privé dans de nombreux pays de la zone euro. Les effets de contagion salariale du public sur le privé semblent particulièrement notables dans les pays ayant enregistré des hausses importantes et volatiles des salaires publics. Dans ces pays, les vives augmentations des coûts unitaires de main‑d’œuvre et les fortes pertes de compétitivité intra‑zone euro ne sont donc pas surprenantes (Pérez et Sanchez, 2010, Holm-Hadulla et al., 2010).

3. Une référence fixée à moins de 2 %, mais proche de 2 % à moyen terme est adéquate pour le calcul, dans les pays de la zone euro, d’indicateurs de compétitivité en termes réels

Dans la zone euro, le taux d’inflation annuel moyen au cours des douze premières années d’existence de la monnaie unique s’est élevé à 1,97 %. Ce résultat est conforme à la définition de la stabilité des prix de la BCE, qui est une hausse des prix inférieure à, mais proche de 2 % à moyen terme. Cette définition est ancrée profondément dans les anticipations d’inflation à moyen et long terme, ce qui confirme la crédibilité de la BCE et la confiance de nos concitoyens dans la capacité de la BCE de maintenir la stabilité des prix à moyen terme. La BCE fournit ainsi l’ancrage nominal pour les futures évolutions des prix dans la zone euro dans son ensemble.

Il est toutefois naturel, dans une union monétaire, que les taux d’inflation varient, parfois, entre les pays participants. Ces différentiels peuvent résulter de différences dans le niveau de développement économique ou dans la position dans le cycle conjoncturel, ou de la dépendance aux échanges internationaux et donc aux évolutions internationales.

Des écarts temporaires par rapport à l’inflation moyenne de la zone euro ne doivent donc pas être une source d’inquiétude. Ils sont en effet un canal d’ajustement potentiel important au sein d’une union monétaire, caractérisée par des taux de change fixes. Mais les écarts d’inflation peuvent devenir une préoccupation lorsqu’ils deviennent élevés et persistants.

Pendant une longue période, certains économistes ont expliqué les taux d’inflation constamment supérieurs à la moyenne de la zone euro observés dans certains pays par des effets de rattrapage. L’argument avancé est que les pays à plus faible revenu importent habituellement les gains de productivité réalisés dans le secteur concurrentiel, ce qui pousse l’inflation à la hausse dans l’ensemble de l’économie à travers l’ajustement des salaires nominaux entre secteurs. Il s’agit de l’effet de Balassa‑Samuelson.

Mais des données de plus en plus nombreuses suggèrent que cet effet a été surévalué comme explication des écarts d’inflation dans la zone euro. Dans certains cas, ces différentiels n’ont pas découlé d’effets bénéfiques de rattrapage, mais ont tenu largement à des politiques macroéconomiques inappropriées et à de fortes phases d’expansion de la demande intérieure financées par l’endettement.

Un taux d’inflation à moyen terme légèrement inférieur à 2 % est donc la référence au niveau national également. Les coûts unitaires de main‑d’œuvre et, par conséquent, les évolutions des rémunérations compte tenu des hausses de productivité du travail doivent être conformes à cette référence, sauf à prendre le risque d’une augmentation du chômage.

En outre, l’utilisation de données actuelles (ou décalées) d’inflation comme référence pour les salaires peut entraîner une spirale persistante, en termes nominaux, des rémunérations et de l’inflation à un niveau supérieur à la moyenne de la zone euro, ce qui provoquerait une perte progressive de compétitivité et donc une hausse du chômage. Cela explique pourquoi les banquiers centraux sont opposés aux indexations en général, y compris à l’indexation des rémunérations, particulièrement dans une zone de monnaie unique.

4. Le solde du compte de transactions courantes est un important indicateur synthétique susceptible de signaler l’apparition de déséquilibres et des pertes de compétitivité

Permettez‑moi de souligner ceci tout d’abord. Un déficit courant, ou un excédent d’ailleurs, n’indique pas toujours un dysfonctionnement économique et peut même être optimal pour un pays, en fonction de la situation macroéconomique. Cela vaut également dans une union monétaire, où certains écarts entre les soldes courants nationaux sont une caractéristique normale.

Les flux de capitaux, par exemple, peuvent favoriser les pays participants affichant de meilleures perspectives de croissance et où les rendements attendus sont plus élevés, sous l’effet de processus de rattrapage ou de réformes structurelles mises en œuvre avec succès, et les soldes courants peuvent varier entre pays naturellement en fonction des réponses apportées à des chocs asymétriques.

Toutefois, des déficits courants de plus en plus importants, associés à des pertes significatives de compétitivité, de hauts niveaux d’endettement privé et public et une surchauffe des secteurs non concurrentiels, peuvent signaler des déséquilibres macroéconomiques intérieurs et des problèmes structurels plus profonds.

Les pays présentant d’importants déficits courants ou en proie à une détérioration du solde courant, par exemple, sont souvent confrontés à des pertes cumulées de compétitivité‑prix, et vice versa, ce qui, une nouvelle fois, peut être lié à des évolutions de prix et de coûts non justifiées économiquement. Les entrées de capitaux, plutôt que de financer des investissements productifs dans le secteur concurrentiel et de favoriser le dynamisme des exportations dans les pays en déficit, peuvent contribuer à la hausse du prix des actifs et de l’endettement des ménages et des entreprises.

Par conséquent, même si les soldes courants entre les pays de la zone euro n’importent pas, en raison de la monnaie unique, et ne causeront pas de crises de change, les déséquilibres courants intérieurs sont, au niveau de la zone euro, pertinents pour les responsables des politiques économiques, comme l’un des principaux indicateurs du fonctionnement en profondeur de leurs économies.

5. Des finances publiques saines sont une condition préalable d’une compétitivité durable

Certains observateurs craignent que l’assainissement budgétaire, au stade actuel, se traduise par un ralentissement de la croissance économique et des externalités négatives dues aux pressions sur la demande adressée aux partenaires commerciaux. Je ne partage pas ces craintes [4]. Je vois au contraire trois grandes raisons pour lesquelles l’assainissement budgétaire sera bénéfique, dans les circonstances présentes, pour la croissance et la compétitivité à moyen terme.

Premièrement, l’expérience d’épisodes passés d’assainissement budgétaire suggère que, en présence d’importants déséquilibres budgétaires, les coûts à court terme de l’ajustement en termes de perspectives gâchées de croissance économique sont plutôt contenus, voire très limités, pour autant que l’assainissement s’inscrive dans une stratégie de réforme globale. Le passé nous apprend aussi que la réussite d’une stratégie d’assainissement budgétaire dépend fortement du cadre défini. Des corrections du côté des dépenses, accompagnées de réformes structurelles favorables à la croissance à long terme, ont généralement constitué la meilleure stratégie, particulièrement lorsqu’elles ont été associées à un engagement crédible d’assainissement budgétaire à long terme.

Deuxièmement, alors que la soutenabilité budgétaire est remise en question, l’assainissement renforce la confiance, qui est une condition préalable de la consolidation de la reprise en cours et d’une croissance soutenable à moyen terme.

Troisièmement, il revient aux autorités publiques de préserver la capacité ultime des finances publiques à intervenir dans des circonstances difficiles. Tel est déjà le cas quand nos économies traversent un cycle conjoncturel normal. La reconstitution de marges de manœuvre budgétaires est toujours nécessaire. Mais c’est encore plus indispensable quand nos économies sont confrontées à des circonstances exceptionnelles, comme la nécessité de sortir de la plus grave crise économique depuis plus de soixante ans. La solidité des finances publiques et la crédibilité des signatures souveraines sont donc une composante essentielle de la stabilité économique et financière dans une perspective de moyen et de long terme.

V. Implications pour la réforme du cadre européen de surveillance

Je voudrais à ce stade évoquer les implications de ces cinq éléments pour la surveillance des politiques économiques en Europe et, notamment, comment ils devraient être intégrés dans le futur cadre européen de surveillance macroéconomique.

Dans une union économique et monétaire, les économies nationales constituent un système interdépendant, dans lequel les effets de contagion sont importants pour la cohésion de l’union. Les différents pays ne tiennent pas naturellement compte suffisamment de ces effets. C’est pourquoi une surveillance renforcée au niveau de la zone euro est nécessaire pour éviter que les économies n’accusent des retards dus à des pertes de compétitivité, qui se traduiraient par des déséquilibres macroéconomiques.

J’ai abordé il y a quelques instants les évolutions des prix, des coûts et des salaires, les déficits courants et les indicateurs d’endettement des secteurs public et privé ainsi que la question de la dette extérieure nette des pays.

J’ai défendu depuis plusieurs années, dans de nombreuses enceintes européennes, l’idée selon laquelle l’accumulation de pertes substantielles de compétitivité, révélée par les évolutions des coûts unitaires de main‑d’œuvre, parmi d’autres indicateurs, n’était pas soutenable. Je pense donc qu’il doit s’agir là du point de départ d’un cadre de surveillance visant à prévenir et corriger les déséquilibres macroéconomiques.

Ces éléments ne sont évidemment pas les seuls qu’il convient d’analyser avec soin. La réalité économique, je le répète, est extrêmement complexe, bien plus que tout ensemble d’indicateurs. Mais de tels indicateurs de base n’en demeurent pas moins indispensables pour entamer l’analyse et comprendre les considérations de politique économique en jeu.

Pour ce faire, laissez‑moi vous présenter brièvement les principaux indicateurs que mes collègues de la BCE ont retenus après un examen et une évaluation de la pertinence d’une gamme bien plus large de variables. Ces indicateurs émettront des signaux d’alerte précoce lors de l’émergence de déséquilibres et en cas de pertes significatives de compétitivité dans certains pays, ou si le risque s’en fait sentir. Les sept indicateurs principaux aux yeux des experts de la BCE sont les suivants :

  • une mesure à long terme de la croissance des coûts unitaires de main‑d’œuvre,

  • l’encours de l’ endettement extérieur net d’un pays en pourcentage du PIB,

  • le taux d’inflation national,

  • le déficit courant en pourcentage du PIB,

  • les taux d’endettement privé et public,

  • l’encours de crédit du secteur privé.

Ces variables sont toutes des indicateurs économiques courants larges et facilement disponibles dans les statistiques officielles. Elles ont été sélectionnées en vue de conserver un premier diagnostic aussi simple que possible, tout en couvrant les dimensions économiques les plus importantes.

Un tel « tableau de bord » d’indicateurs est de nature à nous aider à porter notre attention sur les questions essentielles et à engager des procédures de surveillance plus approfondies lorsque certains seuils prédéfinis sont dépassés.

La Commission européenne et le groupe de travail associé du Conseil travaillent ardemment à la mise au point d’un tel cadre, comprenant un mécanisme d’alerte basé sur un ensemble restreint d’indicateurs macroéconomiques, proches de ceux que je vous ai présentés, qui entraînerait le lancement de procédures de surveillance approfondies.

Les débats en cours s’appuient sur la proposition de la Commission en vue d’un nouveau cadre applicable à l’ensemble des vingt‑sept États membres, doté d’un volet préventif et d’un volet correctif.

Sans entrer dans tous les détails techniques, je veux insister fortement une fois encore sur les éléments conceptuels fondamentaux de ce cadre qui doivent être améliorés. Le Conseil des gouverneurs de la BCE, garant de la stabilité des prix, a un intérêt majeur dans le bon fonctionnement de la zone euro. De ce point de vue, la BCE considère qu’il est fondamental de mettre sur pied un mécanisme de surveillance efficace dans la zone euro permettant de ne pas devoir relever les défis auxquels certains pays sont confrontés actuellement. La BCE a publié hier un avis (CON/2011/13) sur les propositions formulées par la Commission européenne. Si elle juge que ces propositions sont adéquates pour le Marché unique, elle juge qu’elles doivent être renforcées en ce qui concerne la zone euro. S’agissant du nouveau cadre de surveillance macroéconomique de la zone euro, la BCE appelle, notamment, à le consolider sur la base des mesures spécifiques décrites ci‑dessous.

Premièrement, les particularités liées à l’appartenance à une union monétaire doivent être signalées plus explicitement. Cela devrait être reflété dans des indicateurs et seuils différenciés dans le tableau de bord applicable aux pays de la zone euro, par rapport aux autres États membres de l’Union européenne. Des seuils plus stricts de compétitivité sont ainsi nécessaires pour ces pays. La palette d’indicateurs pour les pays de la zone euro devrait se concentrer sur la détection des déséquilibres macroéconomiques et, pour ce faire, s’appuyer sur des indicateurs de pertes de compétitivité‑prix, d’endettement privé et public et d’endettement extérieur. Ils diffèrent par nature de la gamme bien plus large d’indicateurs examinés pour évaluer l’avancée des réformes structurelles dans le cadre de la « stratégie Europe 2020 », qui vise à renforcer durablement la croissance et l’emploi en Europe. Tels sont les concepts qui permettront de mesurer la « prospérité des pays au sein de l’économie mondialisée en pleine croissance », comme je le disais au début de mon propos.

Deuxièmement, la pertinence du cadre de surveillance est d’autant mieux préservée que seuls les cas de déséquilibres macroéconomiques entravant le bon fonctionnement de l’union monétaire sont pris en compte. Le cadre proposé par la Commission européenne est symétrique en ce qui concerne la détection, la prévention et la correction à la fois des pertes excessives et des gains de compétitivité. Je pense cependant qu’une approche totalement symétrique ignore un élément : l’Union européenne et la zone euro ne sont pas des économies fermées. Au contraire, elles comptent parmi les économies les plus ouvertes au monde. Les gains de compétitivité obtenus grâce aux améliorations dans une économie en particulier sont une évolution « gagnant‑gagnant » pour l’ensemble des membres : ils ne s’agit pas d’un jeu à sommes nulles. Le risque existe d’une surveillance trop peu concentrée pouvant perdre de vue les défis les plus lourds posés à l’union monétaire, que sont les pertes significatives de compétitivité, les déficits courants persistants, les hausses non soutenables du prix des actifs, y compris de l’immobilier, et les niveaux élevés d’endettement extérieur et intérieur. Étant donné l’ampleur des déséquilibres accumulés, les mesures nécessaires sont urgentes dans certains pays participants.

Troisièmement, un degré beaucoup plus élevé d’automaticité devrait être introduit dans le cadre de surveillance macroéconomique. Un important pouvoir discrétionnaire constitue un risque pour la crédibilité du mécanisme de surveillance, si les règles et les mesures adoptées ne sont pas appliquées de manière cohérente. Il conviendrait donc de ne pas prévoir de possibilité de dérogation à l’imposition de sanctions au motif de circonstances économiques exceptionnelles ou à la demande d’un pays participant.

Quatrièmement, à l’instar des réformes apportées au pacte de stabilité et de croissance, les sanctions financières prévues par le cadre de surveillance macroéconomique doivent être appliquées à un stade plus avancé et graduellement afin de donner aux pays participants les incitations adéquates à respecter les recommandations qui leur sont adressées. Cela signifie que des incitations financières, comme un dépôt portant intérêt, devraient être décidées dès le premier manquement aux obligations ou le premier cas de non‑coopération de la part d’un pays participant, alors que les propositions actuelles ne prévoient des amendes qu’après un manquement répété par un pays de se conformer aux recommandations du Conseil.

Je suis persuadé que le Parlement européen, qui a un pouvoir de co‑décision, améliorera très sensiblement le cadre à l’étude et j’espère que les propositions que j’ai formulées seront utiles à cette fin.

VI. Conclusions

Permettez‑moi de conclure mon intervention. Les gains de compétitivité accroissent la capacité d’un pays à améliorer durablement le niveau de vie de ses citoyens et à créer des emplois.

La « stratégie Europe 2020 » fait partie intégrante du concept global de compétitivité. Elle constitue, d’une certaine manière, la dimension « extérieure » de la compétitivité au sein de l’économie mondiale. Je me suis davantage penché sur sa dimension « intérieure » aujourd’hui, le renforcement de la gestion économique du Marché unique et, plus spécifiquement, de la zone euro.

Quand on analyse les données à l’aune d’un cadre suffisamment étayé, un certain nombre de fausses idées apparaissent immédiatement comme telles. On sait que l’on doit s’intéresser de près au secteur non concurrentiel quand on évalue la compétitivité. On doit surveiller de très près les évolutions des rémunérations et des coûts dans le secteur public. On comprend également, et c’est absolument crucial, qu’une vision à l’échelle de la zone euro des évolutions des prix doit s’imposer par rapport aux calculs nationaux pour appréhender les évolutions en termes nominaux des recettes et des salaires. On voit que le compte courant fournit un important indicateur synthétique. Il nous faut, enfin, tenir compte du fait qu’un assainissement budgétaire adéquat crée les conditions d’une compétitivité durable de nos économies.

Pour prendre une image, la compétitivité ne consiste pas tant à devenir des athlètes dans une compétition mondiale de vitesse qu’à rester en bonne santé et prospère sur le long terme. Elle est importante pour nous éviter d’accumuler des retards, de devenir, in fine, plus dépendants des autres, et pour assurer, ce faisant, croissance et création d’emplois durables.

Puisque c’est la communauté qui en bénéficie, la compétitivité ne revient pas à s’enrichir au détriment des autres, comme le suggère la doctrine désastreuse du « chacun pour soi » qui recommande le protectionnisme. La compétitivité a trait à la bonne santé individuelle et collective, les deux dimensions se renforçant mutuellement.

Un engagement en faveur de finances publiques saines et soutenables et de politiques économiques nationales équilibrées est également indispensable. Ces deux axes doivent être soumis à un cadre de surveillance rigoureux, crédible et recentré.

Une stratégie Europe 2020 mise en œuvre de façon rigoureuse associée à un renforcement du cadre de gouvernance par le Parlement européen, que j’appelle de mes vœux, créera les conditions de la prospérité, de la création d’emplois et de la stabilité dans l’Union européenne et la zone euro, dans l’économie mondialisée de demain.

La contribution de la politique monétaire unique à ce processus est claire. La politique monétaire fournit un ancrage nominal fiable aux ménages, aux entreprises, aux épargnants et aux investisseurs qui savent que les prix à la consommation à l’échelle de la zone euro évolueront, comme au cours des douze dernières années, conformément à la définition de la stabilité des prix à moyen terme de la BCE.

Nos 331 millions de concitoyens peuvent être assurés que la BCE est pleinement attachée à son mandat principal. C’est en maintenant la stabilité des prix à moyen terme et en garantissant l’ancrage solide des anticipations d’inflation à un niveau conforme à la définition de la stabilité des prix que la politique monétaire peut apporter sa meilleure contribution à la réalisation d’une croissance économique soutenable à long terme et à la création d’emplois.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.

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  1. [1]Cf. Trichet (1992) pour une analyse de la stratégie de désinflation compétitive menée en France à l’époque.

  2. [2]Groupe de travail du Comité de la politique monétaire du SEBC (2005) “ Competitiveness and the export performance of the euro area”, étude n° 30 dans la série des études de la BCE concernant des sujets spécifiques.

  3. [3]Les coûts unitaires de main‑d’œuvre sont calculés pour l’ensemble de l’économie sur la base de données d’Eurostat. Les salaires dans le secteur public correspondent à la rémunération totale par fonctionnaire tirée de la base de données des perspectives économiques de l’OCDE. Les prix de l’immobilier proviennent de sources nationales et de calculs de la BCE. Le champ couvert diffère entre les pays. L’endettement des ménages est la somme des crédits à court et long terme accordés aux résidents.

  4. [4]Voir aussi Trichet (2010).

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