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Les enseignements de la crise

Intervention de Jean-Claude Trichet, Président de la BCE
devant le European American Press Club (Club euro-américain de la presse)
Paris, le 3 décembre 2010

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de remercier les organisateurs de leur invitation à venir partager avec vous mes réflexions sur la crise économique et financière. La crise n’est pas encore terminée, mais le temps est venu de commencer à en tirer les enseignements et de mettre en œuvre les conclusions que nous tirerons progressivement.

Nous vivons une période pleine de défis et les citoyens européens attendent de l’ensemble des responsables qu’ils remplissent leur mandat en faisant face à leurs responsabilités.

En ce qui concerne la Banque centrale européenne (BCE), je rappelle qu’elle a été l’une des premières banques centrales dans le monde à réagir face à l’éclatement des turbulences financières en août 2007. Depuis lors, elle a agi en faisant preuve constamment de ce que j’ai appelé une « vigilance crédible ». Celle‑ci a caractérisé tant la conduite de notre politique monétaire conventionnelle, à travers les modifications des taux d’intérêt, que les politiques non conventionnelles, mises en œuvre essentiellement à travers des opérations spéciales d’apport de liquidité et des interventions sur certains marchés obligataires, comportant notamment l’achat d’obligations sécurisées.

Je crois que le Conseil des gouverneurs de la BCE a démontré sa capacité à maintenir le cap du vaisseau « monétaire » européen à travers la tempête financière souvent décrite comme la plus grave survenue depuis la Grande dépression. Pendant la crise mondiale, l’action résolue des responsables publics a permis de prévenir une répétition des désastres économiques subis dans les années 1930, tout en renforçant la coopération mondiale, en particulier entre banques centrales.

Les évolutions observées récemment sur les marchés européens de la dette souveraine nous rappellent toutefois que la crise n’est pas encore terminée. De même, elles indiquent clairement que l’Union économique et monétaire (UEM), comme son nom l’indique, repose sur deux piliers, l’un « économique » et l’autre « monétaire ».

La BCE, à travers son mandat et son indépendance, est en charge du pilier « monétaire ». Le pilier « économique » comprend quant à lui le cadre budgétaire inscrit dans le pacte de stabilité et de croissance, les cadres nationaux de politique économique et le système de surveillance mutuelle.

Il est essentiel de bien comprendre, et cela ne l’a peut-être pas été suffisamment, que les évolutions de l’économie européenne que nous connaissons actuellement ont trait aux fonctions « économiques » de l’UEM. J’identifie trois origines à ces évolutions : des politiques budgétaires laxistes et des politiques macroéconomiques inadéquates dans certains États membres et, de façon générale, un système de surveillance mutuelle déficient entre l’ensemble des États membres.

C’est sous la forme de ce triangle que je définirais volontiers le périmètre de la situation actuelle.

Le remède à ces trois lacunes dépend à la fois de la responsabilité des autorités budgétaires nationales dans la mise en place de politiques budgétaires saines et sages dans chaque État membre et dans la capacité des responsables européens à concevoir et mettre en œuvre un système véritablement efficace de surveillance macroéconomique et budgétaire.

***

Je vous propose d’évoquer en premier lieu, aujourd’hui, les deux piliers de l’Union économique et monétaire. Je décrirai ensuite brièvement comment la BCE a réagi face à la crise. J’aborderai enfin la situation économique actuelle et conclurai en vous présentant les principaux défis devant être relevés afin de mettre en place une gouvernance économique efficace en Europe.

Le pilier « monétaire » : la stabilité des prix dans la zone euro

Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne assigne à la BCE la responsabilité de maintenir la stabilité des prix. La BCE s’est immédiatement fixé une référence numérique claire, qui est une mesure publique et transparente. Le Conseil des gouverneurs de la BCE a en effet défini la stabilité des prix comme un taux d’inflation annuel dans la zone euro inférieur à, mais proche de 2 % à moyen terme.

Au terme de bientôt douze années d’expérience avec l’euro, nous pouvons juger si la BCE a rempli son mandat avec succès. Or, au cours de ces douze années, le taux d’inflation annuel moyen dans la zone euro a été de 1,97 %. Nous avons donc assuré la stabilité des prix dans la zone euro sur un horizon déjà assez long. Ce résultat est meilleur que les performances enregistrées par quelque grand pays de la zone euro que ce soit au cours des cinquante années qui avaient précédé l’avènement de l’euro.

Les conditions dans lesquelles la stabilité des prix a été maintenue n’ont pas toujours été faciles, le Conseil des gouverneurs de la BCE ayant eu à affronter un certain nombre de chocs économiques et politiques depuis 1999, avec une nouvelle institution, une nouvelle monnaie et un nouveau cadre de politique monétaire.

Au fil des années, nous avons été confrontés à des évolutions extrêmement volatiles de nombreuses composantes du panier de consommation, notamment les cours du pétrole qui ont atteint près de 150 dollars le baril, à des variations considérables des taux de change, à l’éclatement de la bulle Internet et aux répercussions des attentats du 11 septembre 2001 aux États‑Unis, pour ne mentionner que quelques exemples. Les résultats obtenus, après douze années de stabilité des prix, sont donc notables.

En France, le taux d’inflation annuel moyen entre 1999 et octobre 2010, qui s’est établi à 1,8 %, a même été inférieur au taux moyen enregistré dans la zone euro ces douze dernières années. Ce résultat est également inférieur au taux moyen (2 %) observé dans les années 1990 dans le pays avant l’introduction de l’euro. Pour mémoire, l’inflation moyenne dans les années 1980 s’était élevée à 7,4 % et à 8,8 % dans les années 1970.

L’euro, dans sa capacité à protéger le pouvoir d’achat, est donc plus crédible que ne l’ont été les anciennes monnaies nationales depuis 50 ans.

Le pilier « économique » : des politiques budgétaires saines et soutenables

Le pilier « économique » de l’Union économique et monétaire repose sur deux principes. D’une part, les politiques budgétaires doivent respecter les modalités définies dans le pacte de stabilité et de croissance. D’autre part, les politiques macroéconomiques doivent se conformer aux règles générales de la participation à une union monétaire basée sur la stabilité des prix.

Soyons clairs. Les tensions sur la dette souveraine que nous observons aujourd’hui trouvent leurs racines dans le manquement aux règles de discipline budgétaire que les pères fondateurs de l’UEM avaient inscrites dans le traité de Maastricht.

Les politiques budgétaires de nombreux pays européens ont, pendant plusieurs années, enfreint tant la lettre que l’esprit du pacte de stabilité et de croissance. Celui-ci requiert des budgets proches de l’équilibre ou en excédent au cours du cycle, des déficits inférieurs à 3 % du PIB et un niveau d’endettement inférieur à 60 % du PIB. Lorsqu’il est apparu clairement, il y a quelques années, que les politiques budgétaires de certains pays ne satisferaient pas aux exigences fixées par le pacte de stabilité et de croissance, ce ne sont pas les politiques qui ont été changées mais bien le pacte. Clairement, une erreur a alors été commise.

En 2004 et 2005, plusieurs gouvernements, y compris les gouvernements des grands États membres, ont tenté activement de démanteler le pacte de croissance et de stabilité. La bataille a été rude à l’époque et la BCE a exprimé publiquement ses sérieuses inquiétudes.

Un deuxième dérapage a dû être déploré, qui concerne les politiques macroéconomiques. Dans une union monétaire, les évolutions des prix et des coûts au niveau national doivent tenir compte du fait que cette union se caractérise par la stabilité monétaire. Des évolutions des prix et des coûts au niveau national nettement supérieures à la moyenne de l’union entraînent, à terme, des pertes de compétitivité substantielles. Et celles‑ci ne peuvent s’accumuler indéfiniment, des ajustements des politiques non soutenables doivent tôt ou tard être opérés. Il convient que les politiques budgétaires et structurelles visent à ce que la demande intérieure reste compatible avec des taux de croissance durable et avec la stabilité des prix. Si tel n’est pas le cas, le cycle économique peut enregistrer des phases d’essor et d’effondrement.

Les politiques budgétaires et macroéconomiques font l’objet d’un suivi par les pairs, soutenu principalement par la Commission européenne. Ce suivi est assuré dans le cadre des réunions des ministres des Finances au sein de l’Eurogroupe et du Conseil Ecofin. Bien sûr, un suivi efficace nécessite l’adhésion des membres au cadre politique de même que des pressions de la part des pairs. Un tel suivi requiert également que l’on remédie aux écarts de comportement et que l’on dispose de statistiques fiables.

Le renforcement de la gouvernance économique est crucial. La surveillance budgétaire et macroéconomique n’a pas été à la hauteur des exigences d’une union monétaire. Les politiques budgétaires qui ont été menées n’ont bien souvent pas été conformes au pacte de stabilité et de croissance, les politiques macroéconomiques ont été laxistes et les pressions des pairs ont, dans l’ensemble, été insuffisantes. Ces problèmes étaient manifestes bien avant la crise financière. La crise nous a montré qu’il n’y avait pas d’excuses pour ceux qui n’ont pas pleinement assumé leurs responsabilités.

Je reviendrai dans quelques instants sur les réponses institutionnelles que la BCE juge nécessaires pour résoudre ces problèmes. Mais avant, je voudrais aborder la crise directement et décrire comment le cadre opérationnel de la BCE nous a aidé à relever les défis que les turbulences financières ont posés à la politique monétaire.

La crise financière et les mesures adoptées

Plus de trois ans après le début de la crise, à l’été 2007, un large consensus s’est dégagé sur le rôle des pratiques imprudentes qui ont eu cours dans le secteur financier. Durant les quelques années qui ont précédé la crise, la finance s’est attachée à la création de risques financiers, s’écartant de la gestion saine des risques économiques, et de l’assurance contre ceux-ci, supportés généralement par les entrepreneurs qui souhaitent en prendre et qui doivent les financer.

Le risque financier n’est pas de la même nature que le risque économique. Il comporte une exposition délibérée à des variations attendues du prix des actifs. Soutenant le processus de découverte des prix, la prise de risques financiers contribue à l’allocation efficace des ressources dans les économies de marché. Mais elle peut parfois avoir des effets « toxiques » lorsqu’elle s’appuie sur des perceptions erronées de ces risques.

Les conséquences de la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, ont menacé de causer de lourds dommages aux emprunteurs et à l’économie en général. Les banques et autres intermédiaires financiers ont abandonné les investissements à risques et illiquides pour accumuler de la liquidité. L’intermédiation bancaire s’est réduite et les prêts aux entreprises ont été revus à la baisse. L’absence de réaction rapide aurait pu entraîner un effondrement du système financier.

Comme je l’ai mentionné, la BCE a été l’une des premières banques centrales dans le monde à prendre la mesure, dès le mois d’août 2007, de la gravité de la situation, lorsque les turbulences sont apparues et nous ont conduits à prendre les premières mesures pour faire face à l’assèchement de la liquidité sur le marché monétaire. Après que la crise eut atteint son paroxysme à la suite de la faillite de Lehman, la BCE a de nouveau agi de manière décisive, mettant en œuvre un certain nombre de mesures visant à empêcher une correction désordonnée des conditions de la liquidité et du crédit dans la zone euro. Grâce à notre politique de soutien renforcé du crédit, les banques ont pu continuer à assumer un rôle capital dans le financement de l’économie réelle. En outre, la BCE a mis en place un programme d’achat d’obligations sécurisées, à hauteur de 60 milliards d’euros, dans l’ensemble de la zone euro. Le marché des obligations sécurisées revêt une grande importance au sein de notre économie et il était essentiel de le relancer et de le conforter.

En mai 2010, l’accentuation des préoccupations sur les marchés concernant la soutenabilité des finances publiques a engendré de graves tensions dans certains compartiments, qui ont entravé le mécanisme de transmission de la politique monétaire et, par là, pouvaient contrecarrer nos efforts en vue de maintenir la stabilité des prix. Une fois encore, la BCE a pris des mesures non conventionnelles audacieuses.

Une nouvelle menace a pesé sur l’intermédiation financière privée. À la suite de l’expansion rapide des prêts interbancaires garantis observée dans la zone euro au cours des dernières années, l’incidence sur les marchés monétaires des évolutions constatées sur les marchés d’emprunts publics s’est accrue sensiblement. Les titres d’État constituent traditionnellement un élément important du processus de transmission de la politique monétaire dans la mesure où ils servent de référence pour les taux des autres contrats financiers et des titres à revenu fixe.

Ils sont également devenus une source de garantie de premier ordre dans les opérations de prêts interbancaires. En conséquence, des variations brutales de la valeur ou de la disponibilité de ces titres peuvent engendrer une forte détérioration des conditions de financement des banques, ayant une incidence défavorable sur la fourniture de prêts bancaires à l’économie réelle et sur leurs taux.

Nos mesures non conventionnelles ont contribué à normaliser le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire, indispensable pour l’accomplissement de notre mission principale, qui est de maintenir la stabilité des prix à moyen terme.

Ces dernières semaines, les tensions associées aux problèmes budgétaires irlandais et à la réorganisation de son secteur bancaire se sont traduites par une reprise très marquée de l’instabilité sur les marchés financiers. Nous invitons plus que jamais l’ensemble des gouvernements à intensifier leurs efforts d’assainissement de manière crédible, en vue d’établir les fondements d’une croissance soutenable à long terme. Il est clairement nécessaire de renforcer la confiance du public dans la capacité des gouvernements à rétablir des finances publiques soutenables, et à conforter ainsi durablement la croissance à moyen terme. Pour cela, il est essentiel que les pays mènent des programmes d’assainissement pluriannuels crédibles et mettent pleinement en œuvre les mesures d’assainissement prévues. Les évolutions budgétaires positives qui se feraient jour sous l’effet de facteurs tels qu’un environnement économique plus favorable qu’attendu doivent être mises à profit pour accélérer l’assainissement budgétaire.

L’économie européenne : la situation actuelle et les défis à relever

Dans la troisième partie de mon intervention, je voudrais vous faire part de mes réflexions sur les enseignements que nous avons tirés de ces événements.

En premier lieu, notre stratégie de politique monétaire a été efficace. La définition quantitative de la stabilité des prix et l’orientation à moyen terme réduisent sensiblement la probabilité d’un risque de déflation ou d’inflation. L’ancrage solide des anticipations d’inflation – pendant la période de crise – nous a permis de maintenir le taux de nos opérations de refinancement à des niveaux positifs sans que ne se matérialise un risque de déflation ou des menaces inflationnistes.

En deuxième lieu, les dirigeants européens doivent reconnaître qu’il faut renforcer considérablement notre modèle économique, en particulier notre système de gouvernance économique. À cet égard, le Conseil des gouverneurs de la BCE considère que, s’agissant de la gouvernance économique, les propositions présentées par la Commission et par le Groupe de travail du Conseil européen ne représentent pas le pas décisif ( « quantum leap ») répondant entièrement aux exigences de l’union monétaire que nous avons créée.

En particulier, nous devons renforcer la surveillance des politiques budgétaires afin d’empêcher des déficits excessifs et un niveau insoutenable de dette publique en agissant selon trois axes. Il s’agit de raccourcir les délais prévus dans le cadre des procédures de déficit excessif, d’établir le principe de la quasi-automaticité dans l’application des sanctions – se fondant sur des critères clairement définis et prévoyant une marge de manœuvre réduite en ce qui concerne les résultats –, et de fixer des objectifs ambitieux pour la réduction de la dette publique, afin de la ramener au plafond de 60 %.

En ce qui concerne la surveillance des politiques macroéconomiques dans la zone euro, nous devons disposer d’un nouveau système de surveillance mutuelle, ciblant principalement les pays enregistrant des pertes de compétitivité durables et affichant des déficits importants des transactions courantes dans la mesure où ces pays doivent faire face à de très grands défis en matière de soutenabilité. Ce système doit être déterminé par des mécanismes déclencheurs transparents et efficaces, et définir clairement les sanctions en cas de manquement. Et la transparence doit être assurée. Les évaluations des déséquilibres macroéconomiques et les recommandations en faveur de mesures correctrices doivent faire l’objet d’une publicité appropriée à toutes les étapes du processus de surveillance.

L’efficacité des améliorations apportées au cadre de la gouvernance sera conditionnée en partie par la qualité et l’indépendance de l’analyse économique qui les sous-tend. Faute de données statistiques fiables, nous ne pourrions être sûrs que le cadre de la gouvernance permettra de réaliser l’avancée décisive qui est nécessaire. Dès lors, il est extrêmement important que les services de la Commission chargés de la surveillance macroéconomique et budgétaire pour la zone euro jouissent d’une indépendance suffisante et soient soutenus idéalement par un organe composé de « sages » ayant pour mission de fournir des évaluations externes.

Il est certain que l’Union européenne a déjà apporté une réponse à un problème particulier soulevé par la crise, à savoir la nécessité de coordonner la surveillance macroprudentielle. Le Conseil européen et le Parlement européen ont récemment adopté les décisions relatives à la création du Comité européen du risque systémique (CERS), que j’aurai l’honneur de présider.

Ce nouvel organe européen fera partie intégrante du nouveau Système européen de surveillance financière (SESF) et il aura pour mission d’assurer la surveillance macroprudentielle du système financier de l’Union européenne. Il réunira les gouverneurs des banques centrales nationales ainsi que les représentants des nouvelles agences de surveillance européennes, de la Commission et des autorités de surveillance nationales des vingt-sept États membres.

La création du Comité européen du risque systémique a été initialement recommandée en février 2009 dans le rapport établi par un groupe de haut niveau présidé par Jacques de Larosière. Cette nouvelle institution s’appuie sur un consensus très fort entre la Commission, le Conseil et le Parlement.

La BCE œuvrera activement pour que le Comité européen du risque systémique soit un organe crédible et efficace. Concrètement, la BCE accueillera le secrétariat du Comité, lui permettant ainsi d’être opérationnel, et lui fournira un soutien analytique, statistique, logistique et administratif.

Bien qu’il soit prévu que le secrétariat du Comité européen du risque systémique soit installé à la BCE, le Comité sera, bien entendu, un organe distinct de la BCE. La mise en place du Comité n’aura aucune incidence sur le mandat et le rôle statutaire de la BCE dans le domaine de la politique monétaire.

La création du Comité européen du risque systémique constituera une étape importante, soulignant la volonté de l’Europe d’agir préventivement face au risque systémique. Elle s’inscrit dans le cadre des évolutions observées à travers le monde, et notamment aux États-Unis, qui viennent de créer le Financial Stability Oversight Council (Conseil de surveillance de la stabilité financière). À l’instar du Comité européen du risque systémique, ce Conseil est un organe s’appuyant sur la collaboration entre les autorités américaines compétentes et qui a pour mission d’identifier les risques systémiques et de faire face aux menaces. Nous nous efforcerons d’établir une étroite coopération avec le Conseil de surveillance de la stabilité financière et d’autres autorités dans le domaine de la surveillance macroprudentielle.

Conclusion

Les douze dernières années ont été très exigeantes. La BCE a fait face à ses responsabilités et a obtenu les résultats qui avaient été promis, à savoir une monnaie stable, aussi crédible et inspirant la même confiance que les monnaies les plus crédibles auxquelles l’euro a succédé. L’euro a par ailleurs constitué un facteur de stabilité au cours de cette période d’instabilité économique et financière qui dure maintenant depuis plus de trois ans.

À l’instar des grandes économies avancées, qui toutes, sans exception, ont dû revoir leur modèle économique et leur cadre de surveillance, la zone euro doit procéder à des réformes. Ce type de réformes ne consiste pas à nous orienter davantage vers des actions unilatérales, comportant le risque de refuser la coopération indispensable entre les États. Au contraire, ces changements conduisent à une intensification de la coopération et de la cohésion à travers un renforcement du cadre de la gouvernance économique. Nous devons maintenir fermement le cap vers un approfondissement responsable de l’unité européenne.

Je vous remercie de votre attention.

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